sábado, 1 de dezembro de 2007

Vénus



PLANÈTE


Drôle d’atmosphère sur

Vénus

NOUVELOBS.COM 29.11.2007 11:56

Vénus Express a permis de confirmer que des éclairs zébraient l'atmosphère de Vénus. (ESA /C. Carreau)Atmosphère, atmosphère… Les astrophysiciens qui dissèquent les résultats de la sonde Vénus Express n’ont que ce mot à la bouche (l’accent des faubourgs parisiens en moins). Détailler sous toutes ses coutures l’atmosphère de Vénus est essentiel pour comprendre comment cette sœur jumelle de la Terre est devenue un véritable enfer, planète brûlante soumise à une pression écrasante, sans une goutte d’eau, tandis que la nôtre s’est couverte d’océans d’où la vie a pu émerger, ont expliqué hier Håkan Svedhem, responsable du projet scientifique de Vénus Express à l’ESA, et ses nombreux collègues
Neuf articles sont publiés aujourd’hui dans la revue Nature pour présenter les premiers résultats de la mission Vénus Express de l’Agence spatiale européenne (ESA) lancée en novembre 2005. Si les auteurs sont loin de répondre à toutes les questions qui taraudent les astrophysiciens depuis des décennies, ils apportent de nouvelles données sur l’épaisse atmosphère qui entoure Vénus, avec quelques surprises en prime.

Une inversion de températures

Les mesures réalisées depuis le printemps 2006 par la sonde européenne ont permis de dresser une meilleure cartographie des températures de l’atmosphère vénusienne, a expliqué Dmitri Titov, coordinateur scientifique du projet. L’équipe de Jean-Louis Bertaux, du service d’aéronomie du CNRS, a ainsi découvert une couche d’air chaud inattendue dans la partie nocturne de la planète. Elle se situe à une altitude de 90 à 120 kilomètres, soit bien au-dessus des épais nuages d’acides sulfuriques qui entourent Vénus. A cette hauteur, l’atmosphère est très froide du côté de la planète qui n’est pas éclairé par le Soleil, si bien qu’on la désigne comme la ‘’cryopshère’’.
C’est pourtant là, à 100 km d’altitude, que Bertaux et ses collaborateurs ont découvert que les températures pouvaient dépasser les 30 à 70°C. Ce réchauffement serait provoqué par la descente de poches de gaz dans les couches plus denses de l’atmosphère, suggèrent les chercheurs.

Particules en fuite

Une partie de l’atmosphère de Vénus fiche le camp sous l’effet des vents solaires. La planète tourne en effet trop lentement sur elle-même pour générer, comme le fait la Terre, un champ magnétique qui la protège de ces redoutables vents. La composition des particules qui s’échappent de l’atmosphère de Vénus est désormais plus claire : il s’agit surtout d’hydrogène, d’oxygène et d’hélium, détaillent deux articles publiés aujourd’hui dans Nature. Plus précisément, deux ions hydrogène s’échappent pour chaque ion d’oxygène.
Ce ratio est important : c’est le même que pour la molécule d’eau. Cette fuite des particules pourrait expliquer pourquoi et comment Vénus est devenue aussi aride : les vents solaires ont peut-être vidé Vénus de ses molécules d’eau.

Turbulente atmosphère

L’atmosphère de Vénus est un monde très agité : plus on s’élève en hauteur, plus les vents soufflent fort, jusqu’à atteindre 100 mètres par seconde (soit trois fois plus que dans un ouragan). L’un des piliers de cette agitation est l’énorme vortex du pôle sud de Vénus, dont la structure a pu être étudiée en détail pour la première fois grâce à la sonde européenne.
Autre zone de grande turbulence : la partie de Vénus qui fait face au Soleil, où l’atmosphère est très chaude et où se forment des poches de gaz, un peu comme dans l’eau bouillante. Les données de Vénus Express indiquent que ces poches mesurent environ 20 à 30 km de large, et non 200 km comme de précédentes observations l’avaient suggéré.
Enfin, les observations de Vénus Express montrent de façon certaine que l’atmosphère de la planète est zébrée d’éclairs. Ce qui demeurait une hypothèse depuis le passage de la sonde soviétique Venera il y a 30 ans est confirmé : des ondes électromagnétiques se propagent dans la ionosphère de Vénus et provoquent des éclairs.
L’aventure de Vénus Express est loin d’être terminée. La sonde poursuit son exploration de la planète jusqu’en mai 2009.

Cécile Dumas
Sciences et Avenir.com(29/11/07)

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