domingo, 2 de dezembro de 2007

Vanessa Paradis


Vanessa Paradis : “je suis super gâtée
« Je ne suis ni sourde ni aveugle »
On était sans nouvelles de vous. Est-il difficile de revenir dans la lumière et de subir les interrogatoires de la presse ?
– Ce n’est pas la partie où j’excelle le mieux, mais ce n’est pas si difficile. Et puis, je suis très contente de « revenir » avec cet album précisément, dont la conception m’a pris sept années. Il est exactement tel que je l’ai voulu. C’était divin, c’était fabuleux, toute cette aventure m’a enchantée.
Le succès de cet album vous rassure-t-il ? Et aviez vous besoin d’être rassurée, d’ailleurs ?
– Oui bien sûr, c’est toujours mieux si les autres vous accompagnent dans vos choix. Pendant l’élaboration de l’album, on ne pensait pas à autre chose, mais au moment de rendre la copie, on se pose des questions urgentes : est-ce que ça va plaire ? Est-ce qu’on m’attend ? Est-ce que le public a changé ?
Êtes-vous une angoissée ?
– Ma nature est contradictoire : je suis angoissée et fataliste à la fois.
Vous faites les choses par intermittence. Est-ce qu’on a la notion du temps quand on est artiste ?
– Oui, ma vie s’écrit au jour le jour. Parfois, mes journées sont contre productives. Quand je travaille, si ça ne vient pas, si la page reste blanche, c’est une torture. Pendant la réalisation de mon album, ma concentration se… déconcentrait. J’écrivais une chanson, puis j’arrêtais pour passer à autre chose, puis je revenais, je recommençais. Mon mode de fonctionnement est bizarre, je l’admets. C’est peut-être dû à la chance que j’ai eue dès le départ ? Quand on commence très tôt avec du succès, on est beaucoup plus détendue concernant la quantité à produire… Je suis super gâtée. Je ne suis pas une boulimique non plus. Je crois juste que si je ne faisais que du cinéma, je ferais sans doute plus de films.
Peut-on dire que vous êtes une dilettante ?
– C’est certainement vrai. Oui, j’en suis sûre même. Je suis gourmande aussi : je veux faire plusieurs choses à la fois. Cela s’accompagne d’un manque de discipline, hélas. Pourtant, quand je travaille, je ne fais pas les choses à moitié, j’y mets tout mon cœur.
Comment expliquez-vous que Paradis continue d’intéresser depuis tout ce temps, même lorsqu’elle s’absente longuement ?
– Je ne l’explique pas, mais ça fait plaisir, sans que je m’y attache, car je sais bien que rien n’est définitif. Je prends juste ça comme un truc qui existe et qui rend drôlement service. Je ne sais pas quoi dire. Je n’ai pas d’explications, je sais juste que ça n’a rien à voir avec le talent, ni avec la quantité.
Est-ce que cela aurait à voir avec la « star quality », comme on dit à Hollywood, où vous vivez à mi-temps ?
– C’est quoi ça ? Je n’ai jamais entendu ce truc, je ne parle pas le jargon hollywoodien. Je n’ai pas la vie des magazines (petit rire)... je n’en sais rien, et ça ne me passionne pas, même si je ne suis ni sourde ni aveugle. Ce qui m’intéresse, c’est ce que je fais. Les choses concrètes. Après, ce qu’on peut dire, je n’y suis pour rien. Si j’avais prêté attention à tout ce qu’on raconte sur moi depuis mes débuts, j’aurais sauté par la fenêtre. Et puis, ça ne rend pas service de croire à sa propre publicité : on se repose sur ses lauriers, on se trouve formidable, on ne progresse plus jamais.
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Quand on est un couple de célébrités, cela multiplie les problèmes par deux ou au contraire cela les évacue parce qu’on s’épaule ?
– Je n’en sais rien. Vous pensez à l’image. Vous ne parlez pas du fond mais de la forme, du regard des autres.
Parce que le regard des autres fait partie de votre vie et que, nécessairement, il doit conditionner votre comportement, non ? Peut-on rester naturel quand on est épié en permanence ?
– C’est vrai qu’on apprend à baisser la tête et à protéger ses enfants pour que leurs visages ne soient pas connus de tous. Certains aiment ça et marchent droit, pas moi.
Devient-on paranoïaque ?
– (Petit rire.) Non, je ne le crois pas. Je le suis un peu, mais pas parce que je suis célèbre, je suis peut-être juste née comme ça. Ça fait vingt ans que je vis comme ça, je m’y suis habituée. Mais bon, ça me semble dérisoire de parler de la célébrité. Ça n’est vraiment pas intéressant, parce que dans la balance il y a des choses plus extraordinaires ou plus graves.
Mais la célébrité est devenue un phénomène de société, presque tous les enfants veulent devenir célèbres…– Mais non, pas tous les enfants, mon cher. C’est comme de dire que s’il y a du fast-food, tout le monde va manger du fast-food. Il reste encore des artisans. Je ne dis pas qu’il n’y a que du mauvais dans la « Star Ac’ », par exemple, Olivia Ruiz est sublime, je ne juge personne, mais vraiment, la célébrité comme phénomène de société, ce n’est pas intéressant. Je n’ai pas envie d’être ingrate, je vis des choses grandioses, alors je ne vais pas pleurer parce qu’on prend ma photo dans une gare…
Aviez-vous un destin ?
– (Petit rire.) Je n’en sais rien. Une bonne étoile, oui, c’est clair. Est-ce que c’était écrit ? Je crois en la fatalité, aux bons moments. Et en Dieu aussi. Je prie.
Où vivez-vous aujourd’hui ?
– En Amérique et en France. Je me sens bien là-bas, mais mon cœur est ici.
Américanisée ?
– Je ne crois pas. Je parle anglais, j’y ai des amis magnifiques et j’y mène une vie privilégiée. Mais mes racines sont ailleurs. Je rêve en français, je jure en français, je m’adresse à mes enfants en français. Je n’ai pas de rêve américain, non…
Les Américains savent-ils qui vous êtes ?
– Je suis un peu connue à New York et à Los Angeles, mais entre ces deux villes pas du tout.
Entre les deux, vous êtes la compagne de Johnny Depp…
– (Amusée.) Ça, c’est super…
Divinidylle
le figaro

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