terça-feira, 26 de agosto de 2008

Sébastien Lecca

Avec ses compositions modulaire, le peintre Sébastien Lecca réinvente la peinture interactive.

PEINTURE


Sébastien Lecca, artiste modulaire
NOUVELOBS.COM 12.06.2008 20:58
Débarqué de son Pérou natal à l’âge de cinq ans, un crayon dans la main et des couleurs plein la tête, Sébastien Lecca manie depuis le pinceau de façon compulsive. Cet artiste autodidacte s’est lancé voilà trois ans dans une série de portraits et d’objets peints sur des modules, chaque composition étant constitué de différents modules qui s’assemblent les uns aux autres comme autant d’éléments de mise en scène et d’articulation autour du portrait.
Après avoir égayé les rues de Paris en décorant arbres et mobilier urbain, Sébastien Lecca expose aujourd’hui sa dernière collection à l’Automobile club de France.
Interview d’un artiste de son temps.
Sébastien Lecca quelle est la spécificité de votre peinture ?
Comme vous l’avez présenté, il s’agit d’une peinture modulaire. Chaque élément peint fait partie de l’œuvre et la rend à la fois partielle et provisoire un peu comme une théorie scientifique. C’est également une peinture interactive puisqu’elle est soumise à l’action du spectateur qui peut la modifier à son gré en déplaçant les modules aimantés.
C’est une peinture qui a pour ambition de rapprocher l’art des gens, d’investir l’espace public et d’inviter les gens à ne plus être observateurs mais acteurs et créateurs à leur tour.
Pourquoi choisir cette forme d’expression ?
Pour ce qui est de la peinture mon père et mon grand père peignait et j’ai baigné dans cette ambiance depuis mon plus jeune âge. Je suis également passionné de sciences humaines et je voulais que mon œuvre soit à l’image de notre société : morcelée, mobile et consumériste où tout semble interchangeable. Comme ma peinture, une sorte de puzzle mais avec des pièces sans positions fixes.
Une peinture Lego en quelque sorte ?
Oui, pourquoi pas, on peut dire ça comme ça. Ça reflète bien l’image de mobilité, le côté ludique et interactif. C’est aussi le caractère très stylisé des Lego, un peu comme mes personnages, souvent jeunes et beaux, qui présentent une image lisse, « californienne ».
Avec derrière une analyse critique de la société.
Mes tableaux, comme mon regard sont à la fois critiques et normatifs.
Vous êtes également impliqué dans le handicap ?
Oui, effectivement. Je suis le créateur d’Arcencielage, une œuvre collective que j’ai réalisé avec quarante jeunes gens vivant avec un handicap mental. Nous avons emballé des arbres de Paris avec des textiles très résistants et colorés sur lesquelles étaient inscrites plus de 1000 prénoms que l’on avait récolté auprès d’environ 1200 personnes, afin de symboliser le vivre ensemble. On a pu voir cette installation plastique dans le Parc de la Villette, sur la piazza du centre Georges Pompidou, dans le Parc du Luxembourg et même dans les jardins du Palais de l’Elysée, lors de la dernière Garden party du 14 juillet. Suite à cette aventure, j’ai proposé à l’Elysée, puis à l’Hôtel Matignon, l’Assemblée Nationale et au Sénat d’accueillir des stagiaires handicapés en insertion professionnelle dans leurs jardins….
D’où vous vient cet intérêt ?
La rencontre en 1991 de ceux dont ont dit qu’ils sont handicapés mentaux et qui m’enrichissent de leur présence intuitive, vivifiante, généreuse. En fait si ils ont une déficience intellectuelle, ils ne sont pas handicapés du cœur et de l’imagination. C’est cela que j’essaye, à mon niveau, de faire passer pour changer le principal handicap à savoir le regard et l’art peut être un facteur efficace…pour peu qu’il soit à portée des gens, c’est le but de la peinture modulaire.
Joël IGNASSE
Sciences et Avenir.com23/05/2008

Sem comentários: