quarta-feira, 8 de outubro de 2008

Picasso


Titien, Velazquez, Goya, Zurbaran, Rembrandt, Poussin, Ingres, Manet, Cézanne, Van Gogh... : ils fûrent les maîtres de Picasso, qui n'a jamais cessé de les regarder. Ils sont tous au Grand Palais, pour une exposition exceptionnelle qui témoigne de ce dialogue permanent.


"Picasso et les maîtres" (8 octobre - 2 février 2009) présente quelque 210 oeuvres exécutées du XVIe siècle à 1971, en une concentration rarement égalée de chefs d'oeuvres signés de Picasso et des grands maîtres de la peinture occidentale.

Pablo Picasso (1881-1973) est "parmi tous les peintres modernes, le seul à avoir à ce point endossé toute l'histoire de la peinture", indique Anne Baldassari, directrice du musée Picasso à Paris et co-commissaire de cette exposition "miraculeuse", dit-elle, avec Marie-Laure Bernadac, du Louvre.


C'est "cette confrérie de pairs qui ont tous dit à leur époque, +je suis le peintre qui révolutionne la peinture+, qui accompagnent Picasso, et vont le porter", ajoute-t-elle.
L'exposition ne les montre pas tous, mais les plus grands sont là, avec des chefs d'oeuvres qui pour certains, ne quittent jamais les murs du Prado, du MoMA (Museum of Modern Art) de New York, de la Gemälde Galerie de Berlin ou de la National Gallery de Londres.
Leurs portraits ouvrent l'exposition, de Goya, de Cézanne, d'Ingres, Poussin ou Delacroix. Il y a aussi le père, le vrai, le peintre José Ruiz-Blasco dont la légende dit qu'il abandonna pinceau et palette devant le génie de son fils.
Formé de manière très académique dans des écoles de Beaux-Arts, Picasso dessine à 14 ans des études déjà virtuoses de mains, de torses, que l'exposition réunit pour la première fois. Déjà, on voit des "effets de décentrement, de découpes de l'espace. Il est, enfant, le grand peintre qu'il va devenir", dit Mme Baldassari.
Le parcours, thématique et chronologique, amène le visiteur à cette confrontation permanente à travers les thèmes de la couleur, des natures mortes, des grands portraits, des nus, des variations.




L'exposition Picasso, un budget d'assurance mirobolant


L'exposition "picasso et les maîtres", le 6 octobre 2008 au Grand PalaisL'exposition "Picasso et les maîtres", qui s'ouvre mercredi à Paris, constitue le plus gros budget d'assurance jamais atteint en France pour ce genre d'événement, avec des oeuvres évaluées à plusieurs milliards d'euros.
Le coût de la prime d'assurance, 790.000 euros, constitue à lui seul près d'un cinquième du budget de l'exposition (4,5 millions d'euros). Ce prix a en outre déjà été réduit de moitié grâce à la garantie de l'Etat pour les dommages excédant 100 millions d'euros.
Ce prix s'explique par l'ampleur exceptionnelle de l'événement qui réunit pendant quatre mois 210 oeuvres venues du monde entier, réalisées par les plus grands maîtres de la peinture: Picasso, bien sûr, mais aussi El Greco, Delacroix, Cézanne, Goya, Rembrandt, Manet, Velazquez, Ingres, Degas, Van Gogh...
La valeur des tableaux assurés "représente des milliards d'euros", confie ainsi Marion Mangon, chef du département des expositions à la Réunion des Musées Nationaux (RMN), qui se refuse à donner un chiffre plus précis.
L'oeuvre la plus chère coûte presque 100 millions d'euros. Et l'ensemble des oeuvres pourraient valoir au total 2 milliards d'euros, estime-t-on dans le secteur de l'assurance.
"C'est colossal", lâche Stéphane Oury, responsable +risques spéciaux+ chez Hiscox. Le groupe britannique assure l'exposition Jeff Koons à Versailles, dont les oeuvres sont évaluées à environ 300 millions d'euros, "ce qui est déjà un très gros budget", indique M. Oury.
Pour l'exposition Picasso, c'est le français Axa qui a été choisi, le seul à avoir les capacités suffisantes pour couvrir ce type d'évenement en France.
Les toiles appartenant aux musées nationaux (environ 1/3 des oeuvres) ne sont pas assurées par Axa, l'Etat étant alors son propre assureur.
Seules sont couvertes les oeuvres venues de musées étrangers, de musées français non nationaux, ou de collections privées.
"C'est alors une garantie de clou à clou", explique Marc Rome d'Axa Art.
Les tableaux sont couverts du moment où ils sont décrochés de leur lieu habituel de conservation, jusqu'à leur retour. L'assurance est alors tous risques: incendie, explosion, dégâts des eaux, vol et même terrorisme ou guerre.
L'évaluation du prix de l'oeuvre, indispensable au calcul de la prime d'assurance, est réalisée par le prêteur.
Ainsi, c'est le Prado qui a décidé du prix de "La Maja desnuda" de Goya, qui n'était encore jamais sortie du musée madrilène. Pour éviter que le prix de l'assurance soit trop élevée, et ainsi faciliter la tenue de l'exposition, le Prado lui a fixé une "valeur très haute mais pas folle", selon les mots de Marion Mangon.
"Cette oeuvre n'a pas de valeur en soi. Ils auraient pu lui fixer un prix trois fois plus élevé, cela ne nous aurait pas étonné", explique-t-elle.

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