Les marcheurs de l’espace
NOUVELOBS.COM 12.09.2008 12:19
De minuscules animaux, les Tardigrades, sont capables de survivre au vide de l’espace et au rayonnement cosmique.
3 000 Tardigrades, ou « marcheurs lents », ont été envoyés dans l’espace pour un voyage de douze jours avec le concours de l’European Space Agency (ESA). Et ils ne se sont pas contentés d’observer par le hublot puisqu’ils ont été largués dans le vide spatial, mais sans combinaison d’astronaute !
3 000 Tardigrades, ou « marcheurs lents », ont été envoyés dans l’espace pour un voyage de douze jours avec le concours de l’European Space Agency (ESA). Et ils ne se sont pas contentés d’observer par le hublot puisqu’ils ont été largués dans le vide spatial, mais sans combinaison d’astronaute !
Ingemar Jonsson, de l’université de Kristianstad en Suède, a étudié ces petites bêtes incroyables à leur retour sur Terre : elles peuvent survivre au vide de l’espace et pour certaines d’entre elles, également au rayonnement cosmique.
Ces animaux, appelés aussi « oursons d’eau », qui mesurent au maximum 1,5 mm, n’ont pas été choisis par hasard : on savait déjà que les Tardigrades pouvaient vivre sur l’Himalaya ou à 4 000 mètres au fond des mers. Leur résistance aux rayons X est plus de 1000 fois la nôtre, et le climat leur importe peu puisqu’ils acceptent des températures voisines du zéro absolu (la température la plus basse qui puisse exister dans l'univers) jusqu’à 150°C (seulement quelques minutes).
Leur botte secrète ? C’est la cryptobiose, c’est-à-dire un état de quasi-mort où leur activité vitale est réduite à 0,01% de la normale afin de faire face à des conditions extrêmes. Ils réalisent cette prouesse adaptative en remplaçant presque toute l’eau de leurs cellules par du sucre qu’ils synthétisent. Enroulés comme de petits tonneaux avec leur huit pattes rétractées dans leur corps, ils peuvent ainsi vivre jusqu’à huit ans contre seulement quelques mois dans leur état « normal ».
Selon le chercheur suédois qui publie ses résultats dans Current Biology, les « Tardigrades de l’espace » ont toutefois dû subir des lésions dans leur ADN, qu’ils ont réussi à « réparer ». Et c’est là où réside un aspect important de cette étude : la compréhension de ce mécanisme, pourrait être utilisé dans le domaine médical pour réparer les cellules saines détruites par radiothérapie
Isoline FONTAINE
Sciences et Avenir.com 12/09/2008
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